Jésus nous met aujourd’hui face à une vérité essentielle : nous avons tous besoin de conversion, peu importe notre situation ou notre passé. Contrairement aux croyances de son époque, les épreuves ou les malheurs ne sont pas un châtiment divin, mais un appel à changer de vie. Dieu est patient et miséricordieux, mais il attend que nous portions du fruit. La parabole du figuier stérile nous rappelle que la conversion est une exigence permanente.
Un appel qui nous concerne tous
Ces paroles sévères furent prononcées par Jésus à Jérusalem, et non pas à l’adresse de grands pécheurs, mais de personnes ordinaires.
Un préjugé assez courant dans la mentalité juive interprétait le cas d’une mort violente comme un châtiment de Dieu pour une faute grave : on taxait volontiers les victimes de pécheurs, tandis que ceux qui avaient échappé au drame se considéraient comme justes.
Jésus réagit vivement contre ce préjugé et leur fait remarquer :
« Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Lc 13, 2-3)
Et il insiste en ajoutant un autre exemple :
« Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Lc 13, 4-5)
La vérité, c’est que nous sommes tous pécheurs et que tout homme doit se convertir, même si sa vie est exempte de malheur. Il n’y a pas d’exception : même les saints ont à se convertir ! Moïse a bien dû enlever ses sandales pour se présenter devant le Seigneur.
À méditer
- Ai-je tendance à juger les autres en pensant que leurs malheurs sont un châtiment ?
- Comment puis-je progresser dans ma conversion, jour après jour ?
- Suis-je reconnaissant pour la patience que Dieu me témoigne ?
Une conversion jamais achevée
Dans la seconde lecture, saint Paul met en garde les chrétiens contre toute présomption spirituelle.
Le besoin de faire pénitence, de nous transformer, de changer de vie, est une exigence permanente de l’Évangile qui concerne tous les chrétiens.
La conversion n’est pas acquise une fois pour toutes. Il faut la renouveler chaque jour, modestement et discrètement, dans l’effort et la persévérance.
« Celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber. » (1 Co 10, 12)
En réalité, on n’a jamais fini de se convertir parce qu’on n’a jamais fini de suivre Jésus, jamais fini d’adopter sa manière de penser, d’agir et de vivre.
Un Dieu patient et miséricordieux
Certes, Dieu ne demande pas à l’homme d’être parfaitement saint du jour au lendemain.
S’il est ferme face à l’indifférence et à l’orgueil, il est par contre patient et miséricordieux envers le pécheur qui se reconnaît humblement comme tel et se repent.
Il est compréhensif envers toute bonne volonté.
La parabole du figuier stérile, sans cesser d’inviter à la pénitence, illustre la patience divine. Ce figuier représente l’homme qui ne porte pas encore les fruits attendus.
« Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ? » (Lc 13, 7)
Mais le vigneron, qui figure le Christ, plaide en faveur de l’arbre et lui demande une dernière chance :
« Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. » (Lc 13, 8-9)
Nous reconnaissons sans peine, sous les traits du vigneron attentionné, la figure du Christ, tellement dévoué à son peuple, qu’il se refuse à l’abandonner avant d’avoir tout tenté pour le sauver.
Dieu ne condamne pas immédiatement, mais il nous donne encore du temps. Ce temps de miséricorde ne doit pas nous conduire à l’insouciance : il est urgent de répondre à son appel.
Prière du jour | Seigneur, Tu es un Père de patience et d’amour. Tu nous donnes le temps et la grâce de nous convertir. Aide-moi à entendre ton appel, à me détourner du péché, et à grandir dans la fidélité à ton amour. Que je porte enfin les fruits que tu attends de moi. Amen.
Références bibliques
- Exode 3, 1-8a.10.13-15
- 1 Corinthiens 10, 1-6.10-12
- Luc 13, 1-9
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »
Pour lire les lectures du jour : AELF – 23 mars 2025.
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