Dans l’Évangile de ce jour, Jésus se heurte à l’incrédulité de ses propres compatriotes. Alors qu’il proclame dans la synagogue de Nazareth l’accomplissement des Écritures, il est rejeté, car nul n’est prophète en son pays. En évoquant l’exemple de Naaman le Syrien, un païen qui a été guéri grâce à son humilité, Jésus nous invite à la docilité de cœur. Savons-nous accueillir la parole de Dieu, même lorsqu’elle nous dérange ?
Un prophète rejeté
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus vient de lire le passage d’Isaïe qui l’identifie comme le Messie. Il conclut avec force :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » (Lc 4, 21)
Mais plutôt que de reconnaître en lui l’Envoyé de Dieu, les auditeurs restent sceptiques. Comment un homme qu’ils connaissent, ce fils de charpentier, pourrait-il être le Messie attendu ?
Jésus leur rappelle alors un fait dérangeant : Dieu n’accorde pas toujours ses bienfaits aux personnes qui se croient les plus légitimes, mais aux cœurs ouverts et humbles. Il prend l’exemple de Naaman, un général païen atteint de la lèpre, qui a reçu la guérison non pas grâce à son rang, mais par son obéissance aux petites voix qui lui indiquaient le chemin :
« Il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » (Lc 4, 27)
L’humilité, clé du salut
Naaman aurait pu refuser d’écouter la petite esclave juive qui lui conseillait d’aller voir Élisée. Il aurait pu s’indigner du fait que le prophète ne se soit même pas déplacé pour le guérir en personne, mais se soit contenté d’envoyer un messager avec une simple instruction :
« Va te laver sept fois dans le Jourdain : ta chair redeviendra nette. » (2 R 5, 10)
D’abord réticent, Naaman finit par s’abandonner à la volonté de Dieu et reçoit la guérison. Son humilité lui ouvre la porte de la grâce.
À méditer
- Ai-je parfois du mal à accueillir une vérité qui me dérange?
- Dans quels aspects de ma vie suis-je appelé à plus d’humilité?
- Qui sont les prophètes d’aujourd’hui qui me transmettent un message de Dieu?
Refuser la conversion, c’est refuser Dieu
L’attitude des habitants de Nazareth est tout l’inverse. Plutôt que d’accueillir la parole de Jésus avec simplicité et foi, ils se ferment et s’endurcissent.
« À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline pour le précipiter en bas. » (Lc 4, 28-29)
Le rejet du Christ est le refus de l’appel à la conversion. Ceux qui se croient déjà dans la vérité n’acceptent pas d’être remis en question. Pourtant, la vraie foi demande l’humilité de reconnaître que nous avons toujours à grandir.
Aujourd’hui encore, Jésus nous parle à travers des prophètes modernes : les enseignements de l’Église, les paroles d’un ami, une lecture qui nous interpelle… Savons-nous accueillir cette voix, même lorsqu’elle nous dérange ?
« Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. » (Ps 94, 8)
Prière du jour | Seigneur, Tu parles à nos cœurs de mille manières, mais souvent nous avons du mal à t’écouter. Donne-moi l’humilité d’accueillir ta parole, même lorsque elle me bouscule et me met au défi. Fais de moi un disciple attentif et fidèle, prêt à suivre ta volonté avec confiance. Amen.
Références bibliques
- 2 Rois 5, 1-15a
- Luc 4, 24-30
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Dans la synagogue de Nazareth,
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.
Pour lire les lectures du jour : AELF – 24 mars 2025.
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