Les lectures de ce jeudi de la deuxième semaine de Carême nous invitent à réfléchir sur où placer notre véritable confiance. Le prophète Jérémie affirme que celui qui met sa foi en Dieu est comme un arbre planté au bord des eaux, tandis que celui qui s’appuie sur ses propres forces est voué à la sécheresse. Jésus, dans l’Évangile, oppose le riche égoïste et Lazare, le pauvre, nous rappelant que les biens matériels ne garantissent pas la vraie vie. Qu’est-ce qui constitue notre véritable trésor ?
Mettre sa foi au bon endroit
Les paroles du prophète Jérémie nous interpellent :
Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. (…) Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’assurance. (Jr 17, 5.7)
Celui qui s’appuie sur les richesses, le pouvoir ou les illusions de ce monde construit sur du sable. En revanche, celui qui s’ancre en Dieu trouve la stabilité et la vie véritable.
Cette parole de Jérémie est comme une prophétie confirmée par Jésus dans la parabole du riche et de Lazare.
Deux destins, deux choix de vie
Dans l’Évangile du jour, Jésus raconte l’histoire du riche et de Lazare. Le riche vit dans l’abondance, insouciant du pauvre qui gît devant sa porte. Lazare, lui, souffre dans cette vie, mais trouve consolation auprès d’Abraham après sa mort.
Quand vient le jugement dernier, les rôles sont inversés :
Mon enfant, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. (Lc 16, 25)
Ce passage n’a pas pour but de nous faire peur, mais de nous aider à réorienter notre vie.
Jésus ne condamne pas la richesse en elle-même, mais l’indifférence et l’égoïsme. Le problème du riche n’était pas qu’il avait des biens, mais qu’il n’a pas su partager.
À méditer
- Ma vie repose-t-elle sur une confiance profonde en Dieu, ou sur des sécurités matérielles ?
- Suis-je attentif aux Lazare qui m’entourent ?
- Comment puis-je partager davantage avec ceux qui sont dans le besoin ?
Un appel à réorienter notre cœur
Le temps du Carême est un moment de conversion. Il nous invite à remettre Dieu au centre de notre existence et à partager ce que nous avons reçu.
Sans mépriser les richesses de la terre ni les personnes qui nous entourent, nous devons reconnaître que seul Dieu comble pleinement nos attentes : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. (Jn 6, 54)
Où voulons-nous mettre notre foi ? Dans ce qui est passager ou dans la vie éternelle ?
Prière du jour
Seigneur, ouvre mes yeux aux vraies richesses de ton Royaume. Aide-moi à mettre ma confiance en Toi seul et à partager avec ceux qui sont dans le besoin. Délivre-moi des illusions du monde et guide-moi sur le chemin du bonheur véritable.
Amen.
Références bibliques
- Jérémie 17, 5-10
- Luc 16, 19-31
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 20 mars 2025.
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