Le Carême s’ouvre avec un appel pressant de Jésus : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15). Ce verset, choisi pour accompagner l’imposition des cendres, nous invite à un retour intérieur, à une transformation profonde. Mais que signifie réellement cette conversion pour nous aujourd’hui ?
Se retourner vers Dieu : un choix de liberté
Dans la Bible, la conversion ne se limite pas à un simple changement d’attitude extérieure. Elle signifie un véritable retournement du cœur, une décision consciente de replacer Dieu au centre de notre vie.
Le prophète Joël nous exhorte ainsi : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Il s’agit d’un appel vibrant à abandonner nos attachements stériles pour retrouver une relation vivante avec Dieu.
Nous sommes souvent distraits par nos préoccupations, nos ambitions, nos peurs… Mais le Carême nous offre l’opportunité précieuse de nous recentrer sur l’essentiel.
Un chemin en trois étapes : prière, jeûne, aumône
Dans l’Évangile de Matthieu (Mt 6, 1-6.16-18), Jésus nous propose trois moyens concrets pour avancer sur ce chemin de conversion :
- La prière – Une invitation à cultiver une relation authentique avec Dieu, à prendre du temps pour l’écouter et lui parler dans le secret de notre cœur.
- Le jeûne – Un exercice de liberté intérieure, qui nous apprend à ne pas être esclaves de nos désirs et à redécouvrir ce qui est véritablement essentiel.
- L’aumône – Un appel à l’amour concret du prochain, car notre retour à Dieu passe aussi par une attention renouvelée à ceux qui souffrent.
Ces pratiques ne sont pas des obligations vides de sens, mais des exercices spirituels qui nous aident à grandir dans l’amour et la fidélité à Dieu.
Vivre le Carême comme un temps de grâce
Ce temps de quarante jours est un chemin de préparation à Pâques, une occasion unique d’approfondir notre foi et de réajuster notre relation avec Dieu. Ce n’est pas un simple effort personnel, mais une réponse à la grâce que Dieu nous offre.
Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu (Mc 10, 27).
Le Carême est un temps pour laisser Dieu nous transformer, nous purifier, nous guérir. Il ne s’agit pas d’un fardeau, mais d’un temps de libération, d’un appel à vivre pleinement dans l’amour et la vérité.
Le Christ nous tend la main et nous invite à nous lever. Allons-nous nous laisser toucher par cette invitation ? Comment allons-nous vivre ce Carême ?
Prenons le temps d’y réfléchir et d’entrer pleinement dans ce chemin de conversion, avec confiance et espérance.
Bonne entrée en Carême à toutes et tous !
Prière
Seigneur, en ce début de Carême, ouvre mon cœur à ton appel. Aide-moi à revenir à toi dans la prière, le jeûne et le partage. Purifie mes pensées, renouvelle ma foi, et rends-moi attentif à ceux qui m’entourent. Que ces quarante jours soient un chemin de renouveau et de grâce.
Amen.
Références bibliques
- Si 35, 1-15
- Mc 10, 28-31
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes
quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 5 mars 2025.
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