Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Mar 30
Fils prodigue : un Père au-delà du don

Le monde de Dieu : un monde de réconciliation et de fête

Ce dimanche, l’Évangile nous donne à contempler le monde tel que Dieu le rêve pour nous : un monde où l’amour précède le mérite, où la liberté remplace l’esclavage, et où chaque retour devient une fête. Le carême n’est pas une contrainte, mais un chemin vers ce monde nouveau, déjà à l’œuvre.

Du désert à la Terre Promise

« Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » (Ps 33, 6-7)

Dans la première lecture, le peuple d’Israël entre enfin en Terre Promise après avoir quitté l’Égypte et traversé le désert. Ce passage n’est pas seulement géographique — il est spirituel. Dieu ne veut pas que ses enfants vivent en esclaves, mais en êtres libres, responsables d’eux-mêmes et solidaires les uns des autres.

Le désert symbolise ce monde ancien, régi par l’indifférence, l’égoïsme, la peur ou l’avidité. Mais un monde nouveau est né, dit saint Paul : celui de la paix, de la réconciliation, du pardon. Le monde de Dieu.

Redécouvrir le vrai visage du Père

Ce monde de Dieu est celui que Jésus nous révèle dans la parabole du fils prodigue. Une page d’audace absolue : Dieu ne pardonne pas “au mérite”, mais par amour. Il ne calcule pas, il espère. Il ne fait pas attendre, il court.

« Comme il était encore loin, son père l’aperçut… Il courut se jeter à son cou. » (Lc 15, 20)

Ce père bouleversé, qui accueille le fils perdu avant même qu’il ne s’explique, révèle un Dieu qui devance notre repentir. Un Dieu qui guérit plutôt que condamne, qui se réjouit plutôt qu’il ne soupèse.

Entrer dans ce monde nouveau

Ce monde de Dieu ne se construit pas par la force ou la règle, mais par la conversion du cœur. Il commence là où nous acceptons de nous réconcilier : avec Dieu, avec les autres, avec nous-mêmes. Il commence quand nous reconnaissons nos propres esclavages intérieurs et que nous laissons Dieu en briser les chaînes.

Ce monde nouveau est déjà né, dit saint Paul. À nous de ne pas rester figés dans le vieux monde — celui du jugement, du mérite, du repli. Le monde de Dieu est celui de la fête retrouvée, de la tendresse partagée, du pardon reçu et donné.

Prière du jour

Père de tendresse, tu m’attends sans me juger, tu m’aimes sans me mesurer. Brise mes barrières, fais tomber mes peurs. Donne-moi de vivre dans ton monde —
celui de la paix, du pardon et de la joie. Amen.


Références bibliques

  • Josué 5, 9a.10-12
  • 2 Corinthiens 5, 17-21
  • Luc 15, 1-3.11-32

 


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
    Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
    Alors Jésus leur dit cette parabole :
    « Un homme avait deux fils.
    Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
    Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,     
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
    Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
    Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
    Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
    Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
    Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
    Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
    Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
    Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
    allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
    car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.

    Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
    Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
    Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
    Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
    Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
    Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
    Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
    Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

 

Pour lire les lectures du jour : AELF – 30 mars 2025.

À méditer

  • Où suis-je encore esclave dans ma vie intérieure ?
  • Est-ce que je crois vraiment que Dieu m’accueille sans condition ?
  • Qui suis-je appelé à rejoindre ou à réconcilier en ce temps de carême ?