« Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. » (Jn 6, 1-15)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 28 juillet 2024.
La liturgie de ce dimanche nous invite au partage, à redécouvrir le sens et la valeur du partage, une valeur éminemment chrétienne.
Tout d’abord, dans le livre des Rois, Elisée, en pleine période de famine, reçoit un don de vingt pains d’orge, qu’il décide aussitôt de partager avec une centaine d’affamés, malgré les tentatives de dissuasion de son serviteur. De la distribution qui s’en suivit, tous mangèrent et il en resta. Ainsi, ce récit met en évidence la générosité et la confiance du prophète, deux qualités qui ouvrent la voie à l’action de Dieu.
Quant à la multiplication des pains dans l’évangile, elle est le seul signe, le seul miracle accompli par Jésus qui nous soit rapporté par les quatre Évangiles. C’est dire l’importance que lui attribuaient les premiers chrétiens.
Aujourd’hui, la version de Jean centre le récit sur la personne de Jésus et le présente partageant simplement, sans compter, et distribuant lui-même la nourriture à la foule. À partir de seulement cinq pains d’orge et de deux poissons, offerts pour le partage par un jeune garçon, Jésus va nourrir et rassasier une foule de cinq mille personnes.
Ainsi, tant dans la lecture que dans l’évangile, le résultat est le même.
Lorsque l’on partage le peu de nourriture à disposition, il y en a abondamment pour tous.
En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas nous habituer, nous résigner à la faim, à la misère et à l’injustice. De même, la seule compassion, aussi sincère soit-elle, ne suffit pas. Jésus ne s’est pas contenté d’être rempli de compassion pour les pauvres et pour la foule affamée, il ne s’est pas contenté de belles paroles, mais il leur donne de la nourriture, vraie, concrète, matérielle.
Il y a dans nos pays de grandes pauvretés d’ordre psychologique et spirituel.
Partager un peu de notre temps, pour une personne en détresse ou isolée, se donner la peine d’écouter quelqu’un qui se sent rejeté ou incompris, offrir sa prière, une pensée, pour une personne qui traverse une période creuse ou déserte, voilà quelques moyens très simples, à portée de tous, pour s’ouvrir à la dimension du partage.
Au cours de la semaine à venir, laissons retentir en notre cœur, la voix du Christ qui nous appelle au partage. Dans la générosité et la confiance, osons partager, osons offrir quelque chose de nous. Nous ferons alors sans aucun doute aussi l’expérience, comme dans l’évangile, que c’est en partageant, que l’on devient riche, riche de joie, d’amour, de paix, de convivialité, une richesse qui nous comble en plénitude.
Amen.
2 R 4, 42-44 / Ep 4, 1-6 / Jn 6, 1-15
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