À deux jours de Noël, l’Évangile nous invite à contempler la naissance de Jean Baptiste, prophète charnière entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Par son nom donné par Dieu, Jean – qui signifie “Dieu fait grâce” – ouvre un nouvel horizon dans l’histoire du salut, nous préparant à l’accueil de la grâce divine incarnée en Jésus-Christ.
Un nom porteur de vocation et d’histoire
Dans les cultures traditionnelles, le choix d’un nom revêt une importance particulière, incarnant à la fois l’identité et la mission.
Selon la coutume juive, le premier-né aurait dû être appelé Zacharie, reprenant ainsi le nom de son père, signifiant “Dieu se souvient”. Ce choix aurait marqué la continuité avec la foi des ancêtres, témoignant d’un Dieu fidèle à son alliance.
Cependant, l’intervention divine bouleverse cette tradition: l’enfant s’appellera Jean, “Dieu accorde sa grâce”.
Ce changement radical n’est pas anodin. Il marque une rupture symbolique, annonçant que Dieu ne se limite plus à se souvenir de son peuple, mais qu’il agit concrètement en envoyant son Fils pour offrir la grâce au monde entier.
Jean Baptiste devient ainsi le héraut d’un nouvel âge, celui où la grâce et la vérité se manifestent pleinement en Jésus-Christ.
Le temps de la grâce
L’Évangile de ce jour met également en lumière la réaction de la communauté.
Les voisins et la famille, d’abord surpris par ce choix inhabituel, sont rapidement saisis de crainte et de respect face à l’évidence de l’intervention divine. Ce récit illustre l’attente et l’espérance d’Israël, désormais comblées par l’arrivée imminente du Sauveur.
Le message de Jean Baptiste résonne encore aujourd’hui: il nous appelle à reconnaître le temps de la grâce et à préparer nos cœurs à accueillir celui qui est la source de toute miséricorde.
La naissance de Jean Baptiste, entourée de signes et de bénédictions, rappelle que Dieu agit au milieu de son peuple et que chaque événement, aussi ordinaire semble-t-il, peut être porteur de sa présence.
Accueillir la nouveauté radicale de Dieu
En cette veille de Noël, alors que nos cœurs se préparent à célébrer la naissance de Jésus, l’exemple de Jean Baptiste nous invite à ouvrir nos vies à la nouveauté radicale de Dieu.
Le changement de nom de Jean nous enseigne que la foi ne consiste pas seulement à s’appuyer sur les traditions passées, mais à accueillir les chemins nouveaux que Dieu trace pour chacun de nous.
Dieu accorde toujours sa grâce, même dans les moments d’attente et d’incertitude. Comme Jean, nous sommes appelés à être les témoins de cette grâce, portant au monde la lumière et la joie de la présence divine.
Références bibliques
- Ml 3, 1-4.23-24
- Lc 1, 57-66
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur
lui avait montré la grandeur de sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant.
Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara:
« Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit:
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit:
« Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia:
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage
et, dans toute la région montagneuse de Judée,
on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient
les conservaient dans leur cœur et disaient:
« Que sera donc cet enfant? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 23 décembre 2024.
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