L’évangile de ce jour nous place face à une question simple, mais décisive : prions-nous pour paraître ou pour être ? Le Christ, une fois de plus, nous invite à choisir l’authenticité plutôt que l’illusion, et à nous tenir devant Dieu non comme des justes, mais comme des pauvres.
Un amour qui ne s’évapore pas
« Efforçons-nous de connaître le Seigneur : son lever est aussi sûr que l’aurore ; il nous viendra comme la pluie. » (Os 6, 3)
Le prophète Osée nous parle d’un Dieu fidèle, qui vient toujours à notre rencontre, mais qui attend de nous une réponse vraie, constante. Il déplore un amour trop souvent fugitif, comme la brume du matin.
Dieu, lui, ne se lasse pas de nous aimer, mais il nous invite à un amour qui dure, qui s’offre, qui s’oublie pour l’autre.
Deux prières, deux cœurs
Dans l’évangile, Jésus nous raconte une parabole qui coupe court à toute illusion de supériorité spirituelle. Deux hommes prient au Temple. L’un, le pharisien, dresse un bilan satisfait de sa justice :
« Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres… »
L’autre, le publicain, se tient à distance, pleinement conscient de sa pauvreté intérieure, incapable même de lever les yeux vers le ciel :
« Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis. » (Lc 18, 13)
Et c’est lui que Jésus déclare juste.
L’essentiel est dans l’humilité
Ce que Jésus dénonce, ce n’est pas la prière ou les œuvres du pharisien, mais l’orgueil qui les défigure. L’humilité du publicain, au contraire, ouvre un espace pour Dieu, là où la suffisance le ferme.
« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » (Lc 18, 14)
Cette parole résonne fort en ce temps de carême. Dieu ne cherche pas des prières parfaites, mais des cœurs vrais. Ce que nous ne savons pas bien faire — prier, aimer, changer —, il nous suffit de le reconnaître.
Ce réalisme humble est déjà un pas vers lui.
Prière du jour
Seigneur, délivre-moi du besoin de paraître. Donne-moi la liberté d’être vrai devant toi. Je ne veux pas t’impressionner, mais me laisser aimer. Apprends-moi à prier comme un pauvre, et à aimer comme un frère. Amen.
Références bibliques
- Osée 6, 1-6
- Luc 18, 9-14
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
“Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
“Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »
Pour lire les lectures du jour : AELF – 29 mars 2025.
À méditer
- Ma prière reflète-t-elle une vérité intérieure ou une façade ?
- Suis-je capable de reconnaître mes fragilités sans me condamner ?
- Comment vivre une foi plus simple, plus humble, plus vraie ?
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