Quand tout semble perdu, il suffit parfois de lever les yeux. Ce mardi, la liturgie nous parle d’un peuple en détresse, d’un regard levé, et d’un salut inattendu. Le serpent de bronze dressé dans le désert devient, dans la lumière de la foi, l’annonce du Christ crucifié qui nous sauve.
La première lecture, qui nous raconte le célèbre épisode du serpent de bronze, nous ramène à l’époque de l’Exode. Après plus de quatre cents années d’esclavage en Égypte, le peuple juif est libéré de la servitude par Dieu, et Moïse est chargé de le conduire vers la Terre promise.
Toutefois, le voyage est long et pénible ! Dans le désert, le peuple d’Israël, souffrant de la faim, de la soif et de la chaleur, se mit à se plaindre contre Dieu et contre Moïse:
“Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert ?” (Nb 21, 5)
Alors Dieu les punit en envoyant dans leur camp des serpents brûlants, dont la morsure est mortelle. Devant les morts nombreux, le peuple reconnaît sa faute et demande à Moïse d’intercéder. Dieu entend, et commande à Moïse de forger un serpent de bronze et de le dresser sur un mât :
“Quiconque aura été mordu et le regardera, restera en vie.” (Nb 21, 8)
Les premiers chrétiens verront très tôt dans ce serpent élevé une figure du Christ en croix. Comme le dit Jésus lui-même dans l’évangile :
“Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS.” (Jn 8, 28)
C’est donc en regardant vers Jésus crucifié que nous recevons le salut. Quand nous sommes mordus par le péché, c’est vers lui que nous devons nous tourner. Et ce n’est plus un mât au milieu du désert, mais la croix dressée au cœur du monde. C’est dans le sacrement de la réconciliation que nous venons lever les yeux, rencontrer le Christ vivant, nous laisser pardonner et guérir.
“Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul.” (Jn 8, 29)
Comme Jésus, faisons ce qui plaît au Père. Croyons qu’il ne nous abandonne pas, même au jour de détresse. Levons les yeux : notre salut est là.
Prière du jour : Seigneur Jésus, Tu es élevé pour nous guérir. Quand je suis blessé par le péché, apprends-moi à tourner les yeux vers toi, à me laisser relever par ta miséricorde, et à croire en ta présence qui sauve. Amen.
Références bibliques
- Nb 21, 4-9
- Jn 8, 21-30
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens : « Je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller. »
Les Juifs disaient : « Veut-il donc se donner la mort, puisqu’il dit : “Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller” ? »
Il leur répondit : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. »
Alors, ils lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? » Jésus leur répondit : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.
À méditer :
- Est-ce que je reconnais les morsures du péché dans ma vie ?
- Est-ce que je crois que Jésus peut me guérir ?
- Suis-je prêt à lever les yeux vers lui aujourd’hui ?
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