En plein cœur du Carême, la liturgie de ce jour nous projette vers un monde renouvelé, où la Parole de Dieu restaure la vie. Ce que Dieu a promis par les prophètes, il l’accomplit en Jésus-Christ : une création neuve, une espérance active, une vie rendue à ceux qui la perdaient.
Un monde nouveau en gestation
« Soyez plutôt dans la joie, exultez sans fin pour ce que je crée. » (Is 65, 18)
Dans une époque de crise sociale et religieuse, Isaïe annonce un monde en train de renaître. Ce que Dieu promet à son peuple n’est pas une consolation abstraite, mais une réalité bien concrète : des jours de paix, de fécondité, de stabilité. Il redonne une Terre, une vie, un avenir.
Cette espérance, déjà ancienne, rejoint aujourd’hui notre monde, qui voit trop d’enfants souffrir, trop de familles s’effondrer, trop d’angoisses étouffer la joie. Comme si l’humanité entière attendait un nouveau départ.
Une parole qui guérit
L’Évangile de Jean prend le relais. Jésus revient à Cana, lieu de son premier signe, celui des noces. Mais cette fois, la fête est menacée par la maladie : un enfant est mourant à Capharnaüm. Le père, fonctionnaire royal, vient supplier Jésus de « descendre ».
Jésus ne descend pas. Il parle :
« Va, ton fils est vivant. » (Jn 4, 50)
Et la Parole suffit. Le père croit, et son fils vit. Il ne voit rien, il n’exige pas de preuve. Il croit, et l’espérance devient réalité. Ce signe, le deuxième selon Jean, n’est pas spectaculaire. Il est discret, intime, profond — comme la foi.
Une foi qui fait passer du vieux au neuf
Cette scène annonce le mystère pascal : là aussi, un Père voit son Fils souffrir ; là aussi, la mort semble l’emporter ; là aussi, c’est la foi qui permet de passer de l’ombre à la vie.
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous engage à croire que tout peut recommencer, même dans les douleurs les plus sombres. Le Christ ressuscité n’annule pas nos épreuves, mais il les traverse avec nous, pour les transformer en sources de vie.
Prière du jour
Seigneur Jésus, tu as parlé, et la vie est revenue. Ta parole guérit, relève, transforme. Augmente ma foi. Donne-moi de marcher sans voir, de croire sans saisir, et de m’abandonner à ta voix. Toi qui fais toutes choses nouvelles. Amen.
Références bibliques
- Isaïe 65, 17-21
- Jean 4, 43-54
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
après avoir passé deux jours chez les Samaritains,
Jésus partit de là pour la Galilée.
– Lui-même avait témoigné
qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays.
Il arriva donc en Galilée ;
les Galiléens lui firent bon accueil,
car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait
à Jérusalem pendant la fête de la Pâque,
puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête.
Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée,
où il avait changé l’eau en vin.
Or, il y avait un fonctionnaire royal,
dont le fils était malade à Capharnaüm.
Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée,
il alla le trouver ;
il lui demandait de descendre à Capharnaüm
pour guérir son fils qui était mourant.
Jésus lui dit :
« Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges,
vous ne croirez donc pas ! »
Le fonctionnaire royal lui dit :
« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »
Jésus lui répond :
« Va, ton fils est vivant. »
L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite
et il partit.
Pendant qu’il descendait,
ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre
et lui dirent que son enfant était vivant.
Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux.
Ils lui dirent :
« C’est hier, à la septième heure (au début de l’après- midi),
que la fièvre l’a quitté. »
Le père se rendit compte que c’était justement
l’heure où Jésus lui avait dit :
« Ton fils est vivant. »
Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison.
Tel fut le second signe que Jésus accomplit
lorsqu’il revint de Judée en Galilée.
Pour lire les lectures du jour : AELF – 31 mars 2025.
À méditer
- Dans quelle situation concrète ai-je besoin d’entendre : « Va, ton fils est vivant » ?
- Ma foi attend-elle des signes visibles ou s’appuie-t-elle sur la parole seule ?
- Qu’est-ce que je laisse Dieu renouveler en moi aujourd’hui ?
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