Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Mar 07
Avec du cœur à l’ouvrage: Suivre Jésus envers et contre tout

Seigneur, apprends-nous le jeûne

Quel jeûne Dieu attend-il de nous ? Le Carême nous invite à revisiter notre manière de nous priver. Un jeûne véritable ne se limite pas à l’abstinence de nourriture, mais s’étend à un renoncement du cœur : libérer les opprimés, partager avec les plus démunis, aimer plus profondément. Jésus nous rappelle que le vrai jeûne est un acte d’amour qui nous ouvre à sa présence.

Un jeûne qui plaît à Dieu

Fraîchement entrés dans le Carême, la liturgie d’aujourd’hui nous interpelle sur la question du jeûne. La pénitence qui plaît le plus au Seigneur n’est pas celle qui multiplie les restrictions et mortifications. Sans nier cette pratique ou lui enlever toute valeur, Dieu nous appelle aussi à nous dépenser pour mieux aimer notre prochain, alléger la misère et secourir les opprimés.

Tout le monde s’entend pour dire qu’un jeûne, de temps à autre, est bon pour le corps et l’âme. La privation fait naître un désir plus grand et, lorsqu’elle est motivée par l’amour, elle intensifie l’attente et la soif de Dieu. Si nous apprenons à dominer nos appétits, notre corps ne prendra pas le dessus sur notre esprit.

Mais plusieurs manières de jeûner déplaisent fortement à Dieu :

  • Le jeûne pour paraître : celui accompli sous le regard des autres pour susciter l’admiration.
  • Le jeûne qui endurcit le cœur : celui qui rend plus rigide, dur et violent avec son entourage.

Le prophète Isaïe nous met en garde : un tel déséquilibre ne nous rapproche pas de Dieu, pas plus qu’il ne garantit d’être exaucé dans nos prières.

Un jeûne d’amour et de justice

Pour plaire à Dieu, notre jeûne doit être porté par l’amour :

  • Un jeûne du corps, oui, mais aussi un jeûne du cœur.
  • Un renoncement à l’égoïsme pour s’ouvrir aux autres.
  • Une privation qui libère et ne contraint pas.

Isaïe éclaire ce chemin en nous montrant ce que signifie un jeûne authentique :

Faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, (…) partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable. (Is 58, 6-7)

Voilà tout un programme qui s’inscrit parfaitement dans la démarche du Carême ! Jésus lui-même nous y invite en expliquant que, tant qu’il est physiquement présent, ses disciples n’ont pas à jeûner. Mais lorsqu’il sera enlevé, alors viendra le temps du jeûne (cf. Mt 9, 15).

Se priver du mal et de la méchanceté initie déjà un bon jeûne, car cette privation ouvre notre cœur à la présence de Dieu. Se détacher du superflu nous prépare à accueillir l’Époux qui remplit tous les désirs et remplace le manque par la plénitude.

Prière

Seigneur, apprends-moi à jeûner comme tu le désires. Que mon jeûne soit un chemin vers plus d’amour, de justice et de vérité. Aide-moi à partager, à aimer et à me donner davantage, pour que ma privation devienne une offrande qui te glorifie.

Amen.


Références bibliques

  • Isaïe 58, 1-9a
  • Matthieu 9, 14-15

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
les disciples de Jean s’approchèrent de Jésus en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 7 mars 2025.