L’homme cherche souvent à bâtir sa propre gloire, à imposer ses plans et à contrôler son destin, comme à Babel. Mais Jésus nous rappelle un autre chemin : celui du renoncement à soi et du don de soi. Sommes-nous prêts à abandonner nos propres ambitions pour suivre véritablement le Christ ?
Un projet centré sur l’homme
L’histoire de la tour de Babel illustre une ambition profondément humaine : celle de bâtir un monde à sa propre gloire, sans Dieu. Les hommes, parlant une seule langue, entreprennent de construire une tour atteignant le ciel, symbole de leur pouvoir et de leur maîtrise.
Ce projet semble noble : unir les forces, organiser la société, créer un ordre stable. Pourtant, il repose sur une erreur fondamentale : croire que l’homme peut s’élever par lui-même, sans s’ouvrir à la volonté divine.
En réalité, Babel reflète toutes les tentatives humaines de se faire un nom, de rechercher la puissance, d’imposer ses propres logiques plutôt que de s’inscrire dans le dessein de Dieu. N’est-ce pas ce même orgueil qui habite notre monde aujourd’hui, lorsqu’on cherche à dominer plutôt qu’à servir, à posséder plutôt qu’à partager ?
Dieu disperse pour mieux rassembler
Face à ce projet d’autosuffisance, Dieu intervient non pas pour punir, mais pour libérer. En brouillant le langage des hommes et en les dispersant sur la terre, il les empêche de s’enfermer dans une uniformité stérile et les ouvre à une diversité féconde. Babel est donc moins une sanction qu’un appel à reconnaître que l’homme ne peut s’épanouir qu’en relation avec Dieu et les autres.
L’évangile du jour prolonge cette réflexion. Jésus nous invite à renoncer à nous-mêmes et à choisir un chemin d’abandon confiant :
Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. (Mc 8, 34)
Le Christ nous rappelle que la vraie grandeur ne se trouve pas dans la construction d’un pouvoir humain, mais dans une vie donnée, dans le don de soi pour l’amour de Dieu et des autres.
Suivre Jésus plutôt que bâtir Babel
À travers ces textes, une question essentielle nous est posée : construisons-nous notre propre tour de Babel, cherchant sécurité et reconnaissance dans des projets personnels et des réussites visibles ? Ou sommes-nous prêts à nous dépouiller de nos ambitions terrestres pour embrasser la croix et suivre Jésus ?
Le Christ nous propose un chemin de vie radicalement différent de celui de Babel. Il nous invite à ne pas chercher à gagner le monde au détriment de notre âme, mais à choisir l’humilité, l’obéissance et la confiance en Dieu.
Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ? (Mc 8, 36)
Prière
Seigneur, garde-nous de l’orgueil de Babel et ouvre nos cœurs à ta sagesse. Aide-nous à ne pas chercher la gloire humaine mais à nous abandonner avec confiance à ton dessein d’amour. Apprends-nous à renoncer à nous-mêmes pour mieux te suivre, dans l’humilité et la joie du don.
Amen.
Références bibliques
- Gn 11, 1-9
- Mc 8, 34 – 9, 1
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
appelant la foule avec ses disciples, Jésus leur dit :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile
la sauvera.
Quel avantage, en effet, un homme a-t-il
à gagner le monde entier
si c’est au prix de sa vie ?
Que pourrait-il donner en échange de sa vie ?
Celui qui a honte de moi et de mes paroles
dans cette génération adultère et pécheresse,
le Fils de l’homme aussi aura honte de lui,
quand il viendra dans la gloire de son Père
avec les saints anges. »
Et il leur disait :
« Amen, je vous le dis :
parmi ceux qui sont ici,
certains ne connaîtront pas la mort
avant d’avoir vu le règne de Dieu
venu avec puissance. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 21 février 2025.
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