Dans l’octave de Noël, la liturgie nous conduit au souvenir des Saints Innocents, ces enfants de Bethléem qui, sans le savoir, ont donné leur vie en raison de la naissance de Jésus. Leur martyre tragique, orchestré par Hérode, met en lumière la confrontation entre la fragilité de l’innocence et la violence du pouvoir.
Noël et Pâques unis dans le mystère
Après la fête de saint Jean, la liturgie de Noël nous conduit encore plus près du mystère de Pâques à travers la mémoire des Saints Innocents.
Dès sa naissance, Jésus, le Verbe de Dieu, est confronté à l’hostilité des hommes. Le roi Hérode, voyant en lui une menace pour son trône, ordonne un massacre sans précédent: l’élimination de tous les enfants de moins de deux ans dans la région de Bethléem.
Cet épisode tragique, unique à l’évangéliste Matthieu, fait écho au massacre des enfants hébreux par Pharaon dans l’Exode.
Comme Moïse, Jésus échappe miraculeusement à ce carnage. Il devient ainsi le nouveau Moïse, le nouveau Messie, celui qui conduit le peuple vers une libération spirituelle.
Les Innocents, prémices des martyrs
Les Saints Innocents, victimes de la folie d’Hérode, n’ont pas eu conscience de leur sort tragique. Pourtant, leur sacrifice les associe mystérieusement à la passion de Jésus. Leur mort annonce celle des martyrs qui, eux, donneront leur vie en proclamant lucidement le nom de Jésus.
Ces enfants sont les prémices d’un royaume où le plus petit est reconnu et valorisé. Leur martyre, bien qu’inconscient, reflète l’innocence de l’Agneau sacrifié.
En ce sens, les Saints Innocents nous rappellent que la lumière de Noël brille même au milieu des ténèbres.
L’actualité de ce drame
Aujourd’hui encore, les enfants restent parmi les premières victimes des conflits et des injustices dans le monde.
La mémoire des Saints Innocents nous invite à protéger les plus vulnérables et à nous engager pour un monde où la vie, surtout celle des plus petits, est respectée et sanctifiée.
À travers leur témoignage silencieux, les Saints Innocents nous appellent à accueillir dans nos vies l’amour et la lumière de celui qui a dit: Laissez venir à moi les petits enfants (Mt 19, 14).
Références bibliques
- 1 Jn 1, 5 – 2, 2
- Mt 2, 13-18
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit:
« Lève-toi; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
Joseph se leva;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète:
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie:
Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte:
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 28 décembre 2024.
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