Dans l’évangile de ce jour, la foi du centurion romain éclaire l’appel universel de Dieu. Ce païen, animé d’une confiance absolue en Jésus, devient un modèle d’humilité et de foi. Associées aux prophéties d’Isaïe, ses paroles résonnent encore aujourd’hui: « Seigneur, je ne suis pas digne… » Un puissant rappel, en ce temps d’Avent, de notre propre chemin vers le salut.
Le prophète Isaïe, souvent qualifié de « cinquième évangéliste », occupe une place centrale dans la tradition chrétienne, particulièrement durant l’Avent.
Ses prophéties annoncent des vérités fondamentales qui se réalisent en Jésus-Christ: la naissance d’un roi (Is 9), la venue des messagers de la Bonne Nouvelle (Is 52), et l’annonce de sa mission dans la synagogue de Nazareth: L’Esprit du Seigneur est sur moi… (Is 61, 1).
Dans une vision prophétique, Isaïe imagine une Jérusalem rassemblant tous les peuples, appelés à rendre grâce à Dieu. Il prédit un roi de justice et de paix, inaugurant un règne universel. Ces paroles résonnent dans l’épisode évangélique du centurion romain, où un païen manifeste une foi profonde et gratuite, surprenant même Jésus.
Chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Mt 8, 10
L’évangile d’aujourd’hui marque un tournant décisif. Jésus, envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle à Israël, fait face à la foi exemplaire d’un étranger.
Ce centurion exprime une confiance absolue en l’autorité de Jésus, au point que ses paroles sont intégrées dans notre liturgie eucharistique: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. (Mt 8, 8)
Cet épisode souligne l’universalité du salut. Comme Isaïe, Jésus révèle que le Royaume de Dieu dépasse les frontières ethniques et religieuses: il est ouvert à toutes les nations et à tous ceux qui croient, quelle que soit leur origine. Cependant, un avertissement demeure: ceux qui se disent proches de Dieu mais manquent de foi risquent de passer à côté de cet appel.
L’Avent est une période propice pour réfléchir à notre réponse à l’appel de Dieu. L’humilité et la foi du centurion nous invitent à reconnaître notre besoin de salut et à accueillir la présence du Christ dans nos vies.
Préparons nos cœurs, non seulement pour célébrer la naissance de Jésus à Noël, mais aussi pour recevoir chaque jour son appel à vivre dans la foi et l’espérance.
Références bibliques
- Is 4, 2-6
- Mt 8, 5-11
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
comme Jésus était entré à Capharnaüm,
un centurion s’approcha de lui et le supplia:
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé,
et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit:
« Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit:
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité,
j’ai des soldats sous mes ordres;
à l’un, je dis: “Va”, et il va;
à un autre: “Viens”, et il vient,
et à mon esclave: “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration
et dit à ceux qui le suivaient:
« Amen, je vous le déclare,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis:
Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident
et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob
au festin du royaume des Cieux. »
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 2 décembre 2024.
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